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Tout savoir sur la slow fashion avec Laura !

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de la mode et nous rentrons donc dans les coulisses de l’industrie textile (nous parlons évidemment de celle qui défend des valeurs écologiques) pour t’expliquer comment ça fonctionne, comment nous voyons les choses et ce que nous espérons pour le futur. Pour cela, rencontrez Laura, notre responsable dressing !

Chez Yuman, nous te proposons une large offre de mode durable dans nos deux dressing (St-Gilles et Etterbeek) tout au long de l’année : seconde main, upcycling et marques certifiées, chez nous, tu pourras trouver un peu de tout.

Bonjour Laura, est-ce que tu peux te présenter et nous dire quel est ton rôle chez Yuman ?

Je m’appelle Laura Delcon et mon rôle c’est de remplir le magasin avec de la slow fashion, en gros (rire).

En quoi ça consiste, la slow fashion, et comment ça se présente chez Yuman ?

C’est une manière de consommer de manière plus durable et plus consciente. Que ce soit par rapport au choix des matières, au choix de la production ou au circuit. 

Il faut savoir que dans la slow fashion, il y a 4 manières de concevoir la mode durable

  • La location : c’est une des seules choses qu’on ne fait pas encore chez Yuman.
  • La seconde main
  • L’upcycling 
  • Les marques de modes durables 

Par exemple, on a une chouette offre de seconde main avec Le Refuge et Sycomore. Au niveau des créateur·rice·s, nous n’avons pas forcément les mêmes dans nos deux magasins mais en termes de marques durables on reste sur le même type : des pièces qui sont saisonnières (on a souvent de la nouveauté) et des basics intemporels type jeans, t-shirts et sous-vêtements.

Y a-t-il du choix en termes de slow fashion en Belgique ?

Oui parce qu’il y a énormément de petit·e·s créateur·rice·s mais par contre en termes de marque de mode durable, on en trouve un peu moins, elles sont plutôt en France ou en Europe. En seconde main et en upcycling par contre, on a du choix mais c’est juste qu’il faut un peu fouiller et se renseigner et c’est ça qu’offre un magasin comme celui-ci où tu n’as plus à faire ce travail de recherche car nous le faisons pour toi.

Comment tu fais la sélection ?

J’essaie de m’adapter aux client·e·s, au budget qu’iel a, à sa manière de s’habiller, aux formes et aux couleurs qu’iel recherche. Bon, ce n’est jamais très évident car tout le monde est différent et il faut que ça convienne à tout le monde mais de manière générale j’essaie d’aller vers des matières les plus nobles possibles en faisant quand même attention au prix. 

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à cause du covid, comme beaucoup de commerces, peu de boutiques de mode durable ont survécu, ce qui est super triste… Mais, du coup, pour s’habiller avec des marques dans ce secteur, il y a beaucoup moins d’offres et aujourd’hui, chez Yuman, on est devenu un gros pilier à ce niveau-là. Par contre, pour tout ce qui est seconde main, à Bruxelles ça pousse comme des champignons, tu peux carrément cibler ce que tu recherches au niveau du style tellement il y a du choix (sportswear, vintage,...). Pour ce qui est des créateur·rice·s, j’ai l’impression que ça se fait beaucoup via les réseaux sociaux parce que c’est un peu plus niche.

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Quel est ton parcours ? Comment as-tu commencé à t’intéresser à la slow fashion et qu’est-ce que tu fais à côté de Yuman ?

A la base, la mode durable ça ne m’intéressait pas du tout. J’étais même une grande consommatrice de fast fashion (oui, je viens de loin). Et puis ma grand-mère est partie en maison de repos et j’ai récupéré sa machine à coudre ainsi que des vieux draps de lits, des rideaux et des tissus de mon enfance. Je voulais apprendre à coudre et faire ma propre garde-robe, et je me suis vite rendue compte que ce que je trouvais dans les magasins de tissus ne me plaisait pas, après avoir exploité les draps que j’avais récupérés. Donc j’ai été en brocante pour trouver des tissus sans trop me rendre compte à ce moment-là que j’étais en train de découvrir l’upcycling. Petit à petit, je me suis rendue compte que je pouvais pousser ma créativité très loin et donc de fil en aiguilles j’ai lancé ma marque de vêtement en mode durable avec cette grosse touche vintage que j’aime beaucoup et qui fait honneur aux tissus d’ameublement (#Retro Reset). Et ça a vraiment renforcé mon choix de travailler ici pour être vraiment dans un circuit circulaire à tous les niveaux. C’est vrai que je comprends quand les gens me disent que c’est trop cher car je suis passée par la, sauf que maintenant je serai incapable de revenir en arrière.

Quelles sont les grandes différences entre la fast fashion et la slow fashion ?

Quand tu achètes en fast fashion, tu ne sais pas trop si ça vaut vraiment la peine de retravailler le vêtement, tu ne sais pas comment ça va vieillir. En seconde main, on sait déjà que le vêtement a un vécu donc c’est plus simple à retravailler et après tu te retrouves avec un produit qualitatif, qui a une belle matière et qui est vraiment à ta taille et adapté à ta morphologie. 

Pour ce qui est du créateur·rice, ce que j’adore c’est les réflexions comme “oh, c’est trop beau, tu as acheté ça où ?”. Et de pouvoir dire “je suis la seule à l’avoir” dans un monde où tu peux te retrouver en festival avec 15 nanas qui ont la même banane tendance parce qu’elles ont vu la même pub, je trouve que c’est gratifiant. Mais surtout, ce qui m’importe vraiment c’est que tu peux directement être en contact avec le·a créateur·rice qui a fait ton vêtement, il y a une vraie plus-value humaine à ce niveau et de pouvoir promouvoir ces gens-là au travers de ce que je porte, ça a une importance capitale pour moi. Et c’est vrai que quand tu te renseignes sur la fast fashion, tu sais que ton argent ne va pas forcément dans les poches des bonnes personnes. 

Généralement dans les marques durables, on travaille beaucoup avec des cotons et des matières plus naturelles. A l’inverse de la fast fashion qui aujourd’hui pratique la pétrochimie à fond les ballons et le problème c’est que ce genre de matériaux ça fait transpirer, ça vieillit mal et puis c’est moins confortable. 

Je ne dirais pas que tu ne peux pas trouver de la qualité en fast fashion, ce n’est pas vrai. je dirais plutôt que si tu commences à te renseigner sur le prix de ce que tu paies et comment c’est fait derrière, c’est là qu’elle se fait la vraie comparaison. Donc oui, il y a quand même une différence de qualité et c’est d’ailleurs ce que j’essaie de mettre en avant chez Yuman, d’aller vers des pièces de qualité.

D’ailleurs, c’est intéressant de dire que, après avoir travaillé dans d’autres magasins, ce qui est significatif c’est le service après-vente. Quand tu vends des produits qualitatifs, tu as beaucoup moins de service après-vente, parce qu’en fait les gens ne reviennent pas pour dire qu’il y a un problème. Du coup, ça veut bien dire que c’est des vêtements que tu peux tenir plus longtemps dans le temps. Et donc ça participe à une consommation plus raisonnée car tu achètes forcément moins.

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Pourquoi c’est intéressant pour toi, de travailler chez Yuman ? Quel sens y trouves-tu ?

En commençant à travailler dans l’upcycling, j’ai réalisé que la valeur humaine avait pris une part énorme et que c’était devenu très important pour moi. C’est important de me lever le matin et de savoir pourquoi je le fais, de travailler dans une ambiance bienveillante où on me laisse développer mes capacités. Je ne voulais pas faire de la fausse slow fashion, je veux que ce qu’il se passe en rayon et les valeurs que j’essaie de faire transparaître dans mon travail se reflètent aussi en interne, d’être sure que la transparence se fait à tous les niveaux. Et c’est exactement ce qu’il se passe ici !

Quel est l’avenir de la slow fashion selon toi ?

Mon plus grand rêve c’est qu’il y ait des législations, ne serait-ce que pour arrêter tout ce qui se fait de mal : la manière dont les gens travaillent, comment ils sont rémunérés, par rapport aux choix des matériaux qu’on utilise. Pour moi il y a un gros travail législatif à faire derrière parce qu’on peut autant qu’on veut proposer une offre durable mais si on continue à avoir une concurrence déloyale qui est de payer un prix mais que ça veut dire que quelqu’un paye derrière (c’est-à-dire, la planète ou un humain), ça n’a aucun intérêt. 

Donc j’espère, très fort, que des magasins comme le nôtre puissent continuer à promouvoir des marques (seconde main, upcycling ou mode durable) pour qu’on ait une offre beaucoup plus large en Belgique, une offre qui nous montre que c’est possible de consommer autrement (à tous les niveaux). En fait mon rêve c’est que ça devienne une norme.

"La slow fashion, c’est remettre l’humain au centre du propos."

Tu veux dire une dernière chose ?

Oui (rire). En fait c’est comme quand tu arrêtes de consommer de la viande, un jour tu te renseignes et tu te dis, ok, ça ne va plus. C’est pareil dans la slow fashion. Et du coup, c’est important de se demander pourquoi ça vaut ce prix-là, de se poser cette question. Si tu n’obtiens pas la réponse, c’est que ce n’est pas forcément si durable que ça mais si tu te renseignes et que tu te dis “je paye ce prix-là parce que derrière, il y a un label, les gens sont rémunérés correctement”... En fait c’est remettre l’humain au centre du propos et à partir du moment où tu fais ce travail, déjà c’est très compliqué de revenir en arrière et après tu te sens fier·e de t’habiller comme tu le fais. C’est comme quand tu sais exactement ce qu’il y a dans ton assiette, en fait c’est être en accord avec soi-même. Et dans l’industrie textile, quand tu te rends compte de tout ce qu’il y a derrière, ça devient un processus important qui a de la valeur et que tu portes fièrement au jour le jour.

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